Ulrich Sigwart

Le Professeur Ulrich Sigwart commença son activité de cardiologue à Lausanne en 1979 au sein de ce qui était encore l’hôpital cantonal universitaire.

Né en Allemagne en 1941 il est issu d’une famille de philosophes, docteurs et théologiens. Une rue porte d’ailleurs le nom de l’un de ces ancêtres à Tübingen. Après des études de médecine à Fribourg en Brisgau et à Bâle il termina son internat de médecine interne à Lörrach. Il émigra ensuite aux USA et travailla comme médecin-assistant (resident) au Framigham Union Hospital (Framingham, MA) et c’est à Houston (TX) qu’il effectua sa spécialisation de cardiologie (fellowship). Il revint en Europe dès 1973 tout d’abord à Zurich (Prof. W. Rutishauser), puis en Allemagne à Bad Oeynhausen pour démarrer un programme de cardiologie invasive. Il a été actif dans le développement et l’utilisation des ordinateurs en cardiologie et en salle de cathétérisme cardiaque. Après quelques années, il fut recruté par le Prof. JL Rivier pour développer l’activité de cardiologie invasive à Lausanne. C’est au cours de cette période d’activité lausannoise - entre 1979 et 1989 - qu’il publia la majorité de ses travaux traitants de l’étude de l’ischémie myocardique et de l’hémodynamique (1). C’est également au cours de cette période qu’il développa l’angioplastie coronaire et joua un rôle de pionnier en développant le concept de stent coronarien. Après quelques travaux chez l’animal, les premiers stents furent implantés chez l’Homme en 1986 (2,3) dans le but premier de prévenir la resténose. Bien que l’opposition de la communauté médicale eût été farouche, ceci n’ébranla point la conviction d’Ulrich Sigwart. Malgré tout, et en dépit d’un taux non négligeable de complication, il persista à croire en cette technique; l’avenir lui donnera raison. C’est également au cours de son activité à Lausanne qu’il aura l’idée d’occlure la première branche septale pour traiter la cardiomyopathie obstructive en diminuant le gradient de la chambre de chasse. N’ayant pas obtenu l’aval de la commission d’éthique il dut attendre d’être à Londres pour développer cette technique et traiter les 3 premiers patients en 1994 (5).

Plusieurs prix récompensent son activité scientifique et son inventivité, tels que le prix de la Société Européenne de cardiologie, le King Faisal International Prize et le Maseri-Florio International Award from the American College of Cardiology.

En 2001 Ulrich Sigwart quitte le Royal Brompton Hospital de Londres pour reprendre la chaire de cardiologie des l’Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG). C’est là qu’il va exercer jusqu’à sa retraite en 2006. Depuis lors, il consulte toujours dans son cabinet à la Clinique de La Source à Lausanne et poursuit une activité de consultant a Londres.

 

Restenotic lesion on the left treated with the Wallstent in 1986

Restenotic lesion on the left treated with the "Wallstent" in 1986.

 

Angiography of the first patient who received a stent to treat acute vessel closure

Angiography of the first patient who received a stent to treat acute vessel closure (on the left) following coronary angioplasty. Result on the rigth panel. This patient is still alive 25 years later and is doing well.

 

 

References

  1. Sigwart U, Grbic M, Payot M, Goy J-J, Essinger A, et al.: Ischemic events during coronary artery balloon occlusion. In: Rutishauser W, Roskamm H, eds. Silent Myocardial Ischemia. Berlin: Springer-Verlag; 1984; 29–36
  2. Sigwart U, Puel J, Mirkovitch V, Joffre F, Kappenberger L: Intravascular stents to prevent occlusion and restenosis after transluminal angioplasty. N Engl JMed 1987;316:701–706
  3. Sigwart U: Drug eluting stents: some thoughts from old Europe. Am Heart Hosp J 2007;5:135–137
  4. Sigwart U, Kaufmann U, Goy JJ, Grbic M, Golf S, Essinger A, Fischer A, Sadeghi H, Mirkovitch V, Kappenberger L. Prevention of coronary restenosis by stenting. Eur Heart J. 1988;Suppl C:31-7.
  5. Sigwart U: Non-surgical myocardial reduction for hypertrophic obstructive myocardial infarction. Lancet 1995;346:211–214